Site de Myard
Le site de Myard

Le site archéologique de Myard est établi sur un plateau stratégique dominant les vallées de l’Armançon et de la Brenne. De 1969 à 1976 puis en 1996 et 1997, des fouilles ont été effectuées par les membres du Groupe Régional de Préhistoire et de Protohistoire (G.E.R.P.P.) sous la direction de Jean-Pierre Nicolardot, chercheur au C.N.R.S (Préhistoire).
Les travaux sur le terrain et les études en laboratoire (E.R.A. 423 Musée des Antiquités Nationales à Saint-Germain-en-Laye et l’U.M.R. 5599 à l’Université de Bourgogne à Dijon) ont révélé la présence, dès le IVe millénaire avant notre ère et jusqu’au IXe siècle avant notre ère, d’une importante occupation humaine. Les vestiges mis au jour montrent que le Camp de Myard a connu une succession d’habitats fortifiés.
A chacune des trois grandes époques d’occupation reconnues (Néolithique moyen (- 6000 ans), Néolithique final (- 4000 ans) et Age du Bronze (- 3000 ans) correspondent des structures architecturales (ouvrages défensifs : rempart et tours) et des mobiliers témoins de la vie domestique, (armes outils, objets d’art – principalement en pierre, os ou corne puis métal) propres à ces périodes.
Au Néolithique (il y a 6000 ans à 4000 ans) ce sont les premiers éleveurs et agriculteurs sédentaires qui s’installent. Cette population, de quelques familles, s’abrite derrière un rempart de pierres sèches contre lequel trouvent protection les maisons et les bâtiments agricoles (habitat en « éperon barré »). Ce sont des constructions légères de bois, de pierre et d’argile avec une couverture végétale (chaume). Cette population s’affranchit petit à petit, des traditions de prédateur pour devenir producteur. La chasse des animaux sauvages pallie cependant toujours la faiblesse de l’élevage en cours de développement.

1 – Fosse d’extraction des matériaux (pierres)
2 – Rempart
3 – Palissade
4 – Batiment, à plancher surélevé, chaîné au rempart par des pièces de bois
A la fin de l’Age du Bronze (il y a 4000 ans), après un long abandon, le site est de nouveau fréquenté par les hommes.
Sur les ruines des occupations antérieures, une chefferie élève un puissant rempart renforcé par des tours quadrangulaires et un fossé, marquant fortement, dans le paysage, sa puissance.
L’étude de cette ultime occupation montre qu’elle fut de courte durée malgré l’imposante architecture défensive qu’elle nous a transmise. Dans l’état actuel des recherches, la « forteresse » possède cinq tours et le secteur encore non fouillé du rempart pourrait laisser espérer la présence d’une ou deux tours aujourd’hui toujours enfouies. Ce sont les vestiges de cette occupation qui sont actuellement visibles sur le terrain.
Le Camp de Myard, propriété de la Commune de Vitteaux, a été aménagé pour faciliter l’accueil des visiteurs.
Un parcours pédagogique avec panneaux explicatifs permet une meilleure compréhension de ce site qui nous transporte à la fin des temps préhistoriques et à l’époque de l’émergence de la métallurgie.
Le site de Myard, accessible en voiture, est également accessible par des parcours de randonnées pédestres balisés et à vélo (boucle additionnelle de la vélo-route du Canal de Bourgogne).